Les effets du vin sur les yeux dans les arts

Le vin prit en quantité importantes va produire les effets caractéristiques de l’ivresse et des troubles de la vision. De nombreux artistes ont peint, écrit et réalisé sous ces effets afin de les représenter et de montrer la vision que l’on peut avoir en buvant du vin. Cela se traduit dans leurs œuvres par une certaine forme d’onirisme, de surréalisme: les sens sont diminués ou au contraire amplifiés, les perceptions sont falsifiées. Mais comment ces divers artistes ont-ils réussi à représenter cette vision caractéristique à l’abus de vin? Pour répondre à cela nous vous présenterons diverses exemples touchant plusieurs formes d’art afin de concrétiser notre réflexion.

I. Dans l’art pictural

A. Chez Chagall (1887-1985)

Marc Chagall réalise Le Buveur entre 1910 et 1912.

Cette oeuvre est l’archétype de la vision d’un alcoolique: toutes les perceptions sont déformées et le caractère onirique est accentué. Pour amplifier cela, Chagall a volontairement déformé la perspective de la table. Les couleurs sont très vives et contrastent fortement avec le sombre costume de l’homme. Les couleurs sont nuancées: on passe du jaune au rouge en passant par l’orange. L’assiette de l’homme comporte des « aliments » encore vivants: la poule n’est pas plumée. L’homme hallucine et « il en perd la tête »: il est décapité car sa tête se dirige vers la bouteille pour boire et cela accentue le désordre des sens. On a l’impression d’être dans la tête de celui qui a abusé de vin. Ses yeux sont rouges synonyme de son ivresse.

B. Chez Monticelli(1824-1886)

Adolphe Monticelli fut un grand peintre français qui peignit de nombreuses œuvres sous l’emprise de l’alcool. Sa toile Le buveur sous la treille(1885) reflète parfaitement la vision sous l’emprise de l’alcool qui touche à son paroxysme.

On arrive à distinguer que deux bouteilles d’alcool car le reste est brouillé et flou. Monticelli démontre l’idée que lorsque nous abusons d’alcool, la vision est totalement déformée.

C.Chez Picasso(1881-1973)

Picasso a également peint des œuvres qui montrent l’emprise de l’alcool sur la vision. On peut relever bien entendu  La bouteille de vin(1925).

Pablo Picasso. La bouteille de vin. 1925 year

Ici aussi les perceptions sont déformées mais d’avantage avec un point de vue cubiste. Les seuls objets qu’il est aisé de distinguer sont la bouteille de vin et un verre. Sous l’emprise du vin, l’ivrogne ne distinguerait que l’alcool. Les couleurs vives contrastent avec les couleurs sombres. Les forment sont déformées. Ce tableau représente donc bien la vision que pourrait avoir un alcoolique.

Picasso a aussi peint un autre tableau qui représente bien les troubles visuels dus a l’alcool, cependant ce tableau a un rapport avec l’absinthe. Etant donné que le TPE se concentre sur le vin nous nous contenterons de survoler brièvement l’oeuvre.

                              Le buveur d’absinthe(1901)

L’artiste représente la vision d’un visage déformé et d’un environnement opaque: encore un effet de l’alcool…

D. Chez Van Gogh(1853-1890)

Dans la partie scientifique de l’effet du vin sur la vision nous avons expliqué que ce dernier accentuait les perceptions lumineuses et c’est ce qu’a voulu représenter Van Gogh par des procédés fauvistes dans Le Café de nuit(1888).

Le Café de nuit

Les lumières sont ici exagérées et les couleurs très vives, les visages des personnages sont déformés. Nous avons les yeux d’une personne qui aurait abusé de vin ou d’alcool.

Par différents procédés les peintres ont réussi à représenter exhaustivement la vision d’un ivrogne.

II. Des textes décrivant cette perception modifié

A. Chez Apolinnaire(1880-1918)

Apolinaire écrivit le recueille de poème Alcools qui paru en 1913. Son poème Nuit rhénane décrit particulièrement bien la vision falsifié par le vin:

« Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire » 

Les visions décrites ici sont oniriques.

D’ailleurs, on note l’omniprésence du champ lexical du vin est de l’alcool : »verre »(v.1), »vin »(v.1), »ivre »(v.9), »vignes »(v.9). La vision du poète est dédoublée car il y une répétition du nom »Rhin »(v.9).On relève également de nombreuses personnifications tel que »les vignes se mirent »(v.9), »le Rhin est ivre » qui accentuent le trouble de la vision du personnage. Le poète a des hallucinations car il croit voire les étoiles plonger dans le fleuve: « tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter »(v.10). Les hallucinations du personnages sont accentuées par les nombreuses références aux nymphes sylvestres qu’il croit percevoir: « Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été »(v.12). En outre cette vision déformée amplifiée par le vin est connotée par les expressions: »trembleur »(v.1), »dansant une ronde »(v.5) et « tordre »(v.4).

L’auteur décrit ici une vision totalement déformée due à l’excès de vin.

nuit rhénane apollinaire      « Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter »

B. Chez Molière(1622-1673)

Molière avait aussi représenté dans une de ses pièces la perception modifié du à l’alcool (surement du vin). Il le fait cependant de manière burlesque dans le Medecin malgrès lui(1666)En effet, lorsque Sganarelle entre en scène(scène5,acte1), il titube et s’adresse à sa bouteille qu’il voit comme vivante en la personnifiant:

« Qu’ils sont doux 

Vos petit glouglous!

Ah!Bouteille ma mie,

Pourquoi vous videz vous? »

Molière montre que les perceptions visuelles d’ un ivrognes sont modifiées par l’abus de vin.

III. Conclusion

Les auteurs et artistes ont donc réussi par divers procédés à montrer que l’abus de vin modifie la vision: aussi bien en déformant les formes des tableaux qu’en décrivant un idéal onirique.

Sources:

-http://www.bacdefrancais.net/rhenane.php

-Anthologie sur Molière

-http://commentairecompose.fr/nuit-rhenane/

 

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