Les effets du vin sur le système cardiaque dans les arts

Le vin a suscité l’attention de nombreux auteurs depuis la nuit des temps du fait qu’il se démarque des autres alcools par son caractère noble. Le vin rouge a souvent été associé au sang mais ce n’est pas seulement pour sa couleur car on peut faire une analogie entre le sang et le vin puisqu’ils connotent tous deux une idée de trouble, de violence(ivresse) mais également de bestialité. Dans la bible le vin a également été changé en sang. De surcroît, ce sont tous deux des fluides. Nous allons nous demander comment les diverses artistes et écrivains parviennent à exprimer un rapprochement entre le sang et le vin? Quel serait alors le rapport avec le cœur? Savait-on déjà ses bienfaits? Pour répondre à cela nous mettrons en lumière le lien entre le vin et le sang. Puis dans une seconde partie nous expliquerons pourquoi et comment les auteurs louent les effets du vin sur le cœur.

I. La communion entre le vin et le sang

A. Des sources bibliques et antiques

1.Dans la bible

L’association entre le sang et le vin prend ses sources dans la bible, aussi bien dans la bible juive que chrétienne.

« Le vin est le sang de la vigne »

En effet dans la Genèse(XLI, 11), le vin est qualifié de « sang de la vigne ». C’est en effet le produit le plus noble que l’on puisse récolter de cette liane ancestral domestiquée. C’est ce qui la caractérise et qui la fait vivre comme le sang caractérise l’homme.Tous les hommes ont un sang différent selon l’ethnie à laquelle ils appartiennent et c’est ce qui fait l’originalité de l’homme. On parle d’ailleurs de « sang bleu » pour caractériser le sang royal.De même on fonction de l’origine, du cépage,de son lieu géographique, la vigne ne donnera pas le même « sang », le même vin. 

 

Forme supposé du Graal

Cependant la bible chrétienne est l’archétype de la communion du vin et du sang. Ce rapprochement prend sa source dans la Cène,le dernier repas de J.C avant sa mort. Il se serait alors réunit avec ses apôtres autour d’une coupe de vin et aurait dit : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». C’est pour cela que les chrétiens célèbrent l’Eucharistie lors de la messe. La Bible ferait référence à la transsubstantiationc’est à dire que le vin se serait changé en sang. Mais la Bible ne s’arrête pas la et on développe le mythe du Graal. La coupe utilisée lors de la scène aurait servi à recueillir  le sang de J.C après sa crucifixion. Cependant ce mythe ne dépend ensuite plus de la Bible mais des romans de chevalerie du 12ème siècle.

Chrétien de Troyes avait écrit de nombreux romans de chevalerie, dans lesquels après avoir vécu de nombreuses aventures, les chevaliers de la Table ronde doivent affronter l’épreuve suprême: la quête du Graal. La légende raconte que le croyant Joseph d’Arimathie aurait recueilli le Graal et l’aurait emmené en Bretagne. Chrétien de Troyes a raconté cette légende dans son livre Perceval ou le conte du Graal (vers 1180), roman qui ne fut pas terminé du fait de la mort de l’auteur, et qui fut continué par d’autres écrivains tels que Wauchier de Denain,Gerbert et Manessier. 

Dans  Perceval ou le conte du Graal, Perceval échoue l’épreuve. En effet, lorsqu’il va dans le château du roi pêcheur, il rencontre tout un cortège de personne tenant le Graal allant s’attabler. Il est notamment intrigué par la lance d’un des valets:« À la pointe du fer de la lance perlait une goutte de sang et jusqu’à la main du valet coulait cette goutte vermeille » et par la candeur de ce calice: « Il vint alors une si grande clarté que les chandelles perdirent la leur, comme les étoiles quand le soleil ou la lune se lève ». Perceval, incarnant de chevaleresques valeurs n’osent pas leur demander ce que c’est par peur de paraître impoli .Cela lui serait reproché car cette coupe aurait pu sauvée le roi de la maladie.

Perceval chez le Roi-Pêcheur

                    Perceval observant le cortège du Graal.

Nous constatons donc que le Graal aurait un pouvoir d’immortalité et de vin éternel pour celui qui le boit. On peut donc établir une analogie avec la partie scientifique(d’ou le but du TPE!!).

Le Graal contenant du sang, assimilé au vin procure  l’immortalité. Or le vin a un fort pouvoir antioxydant sur le cœur et sur les autres organes et peut donc rallonger la vie. Mais Chrétien de Troyes avait-il pensé à cela? A vous d’exprimer votre avis car nul ne le sait, quoique les aspects bénéfiques du vin étaient connus depuis l’antiquité.

2.A l’époque antique

Cependant les rapprochement entre le vin et le sang ont été fait bien avant le Nouveau testament. En effet dans les récits d’Homère, les sacrifices faits au divinités étaient accompagnés de libation de vin. Le vin et le sang symbolisant la vie étaient donc tous deux mêlées. Homère a  exhaustivement décris ces rites dans un de ses passage extrait de l’Iliade et l’Odyssée.

Homère,un grand aède grecque

                              Ces deux liquides archétypes de la vie chez les Grecques     étaient   donc complémentaires. En effet le vin permet au sang de faire passer plus facilement le sang dans les artères en éliminant le cholestérol, si on le boit à dose raisonnable(voir partie science). Il améliore donc le trajet du sang et permet de prolonger la vie. Les grecques accompagnaient surement leurs sacrifice de vin pour montrer cette analogie.

B. Une analogie présente chez les auteurs plus modernes

Ce n’est pas seulement dans l’Antiquité que l’on faisait un rapprochement entre le vin et le sang, mais aussi chez des poètes plus contemporains. Commençons cette partie avec une petite anecdote assez comique.

Voltaire dans son livre Dialogue et entretiens philosophiques  avait relaté une petite histoire qui n’est d’autre qu’une parodie de la Bible. Un certain Rigolet aurait demandé à l’empereur des Chine du vin rouge en se justifiant qu’il pourrait le changer en sang, l’empereur accepte car Rigolet lui raconte tout un « baratin » sur cette faculté d’origine divine, et pour accentuer le tout il prononce des mots en latin mais finit cependant la bouteille et trompe l’empereur!

Voltaire,un grand philosophe français

Cette légende biblique est donc parodié car Voltaire étant agnostique, ne croyant en aucune façon à ce rapprochement entre le vin et la vie d’origine chrétienne. Nous voyons bien que cette parodie se situe dans un cadre exotique pour que le récit soit plaisant mais ne déplaise pas à Versailles!

Après cette petite anecdote comique, reparlons du lien que les auteurs avaient faits avec le vin et le sang .

Un grand poète français qui n’est d’autre que Verlaine a chanté un sonnet spécialement dédicacé à la symbiose entre le vin et le sang.

Ce sonnet est extrait du recueille Jadis et naguère publié en 1884. Citons en un extrait pour le moins intéressant:

Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !

Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.

Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la vigne noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !

En premier lieu nous observons que Verlaine démontre que c’est le sang qui connote toute la force de caractère de l’homme. Le sang peut chanter c’est à dire exprimer toute la joie de l’homme. Mais ils peut aussi pleurer et exprimer une certaine tristesse. Le sang est donc un fluide vitale que Verlaine compare à l’âme qui porte donc les deux plus grandes émotions de l’homme qui le caractérise: la joie et la tristesse. De plus l’anaphore « frère de sang »montre que le sang et donc le vin unissent tous les hommes selon leur ethnie. En effet, la vigne rose ou la vigne noire symbolisent les différentes vignes, les différents hommes et les différents lieux. En outre dans le troisième vers, Verlaine apostrophe le vin et le sang pour monter qu’ils ne font qu’un. Cette strophe se termine par l’apothéose c’est à dire lorsque cette communion touche à son paroxysme: nous buvons un verre de vin, le vin se mêle au sang et ils ne font plus qu’un et alors tous les effets de cette boissons se font ressentir(aussi bien l’ivresse que les effets antioxydants).

On voit donc clairement que cette analogie entre le vin et le sang transcende les siècles: depuis l’antiquité jusqu’à nos jours les artistes apparient le vin et le sang.

II. Le vin,médecin du cœur

Outre ce rapprochement entre le vin est le sang, des auteurs avaient également compris ses vertus sur le cœur. Pour illustrer notre réflexion prenons l’exemple de deux auteurs appartenant à deux époques bien distinctes.

A. Chez Virgile(-70 à -19)

Virgile un des plus grands poètes auteur latin avait compris bien avant l’avancé de la médecine les vertus du vin,et notamment sur le cœur.

Il écrivit Bucoliques  qui paru en -37 en ayant le dessein de ramener ses contemporains à l’agriculture. Cette oeuvre n’était donc pas spécifiquement écrite sur le vin mais pourtant, dans la quatrième églogue il écrivit une ode à  un des meilleurs vin de la période antique: le rouge de Chio:

« Dans des coupes de bois, je verserai ce vin,
Le rouge de Chio qui nous monte à la tête
Et réchauffe les cœurs comme un nectar divin »

Virgile dit donc que le vin réchauffe les cœurs. En effet lorsque l’on boit du vin, les vaisseaux sanguins se dilatent ce qui donnent une sensation de chaleur. De plus, cette dilatation des vaisseaux sanguin permet aux sang de circuler plus facilement ce qui bénéficiera au cœur. Cette idée est aussi appuyer dans la sixième églogue: « Il avait, comme toujours, les veines enflées du vin de la veille ». En outre, lorsque Virgile parle de réchauffement du cœur, il peut parler des diverses vertus qu’en tirera le sujet buvant du vin avec modération, du fait du caractère antioxydant du vin.

                         Extrait du manuscrit de Bucoliques

Virgile veut donc signifier par là que le vin fait du bien au cœur.

B. Chez Zola,le père du naturalisme(19ème)

Zola à écrit de nombreux romans décrivant exhaustivement la société et retraçant une continuité des caractères génétiques des personnages. Ses romans furent un vrai kaléidoscope de la société. Il dépeignit aussi bien les classes bourgeoises que les classes ouvrières comme dans l’Assommoir.

Le naturaliste Zola à écrit l’Assommoir   en 1877. Ce roman met en scène la vie de deux personnages Gervaise et Coupeau, un couple bien connu de la littérature française qui vont commencer à boire, en particulier le mari. Cependant au début du roman, Zola décrit une scène dans laquelle, Gervaise, voyait des personnages buvant du vin et non des spiritueux, en ayant pour alibi les vertus thérapeutiques et antioxydante du vin: « Gervaise en vit deux autres devant le comptoir en train de se gargariser »

« Gervaise en vit deux autres devant le comptoir en train de se gargariser »

Zola dans ce roman établit bien la différence entre le vin et les autres alcools. Cependant, ce roman montre bien vers quelle fatalité l’alcool mène. Coupeau,  décédera d’un delirium tremens à cause de toutes les liqueurs qu’il avait prise plutôt qu’à cause du vin.

III. Conclusion

Au terme de cette étude nous pouvons conclure que cette relation entre le vin(surtout rouge) et le sang à transcendé les temps: que ce soit depuis l’époque biblique ou au temps de Verlaine,la relation ne diffère pas. De surcroît, les auteurs savaient tous que le vin avait un effet bénéfique sur le cœur et de nombreux ont chanté cette vertu de façon direct ou allégorique. Moult artistes ont donc répondu à la problématique »que se passe-t-il lorsque je bois un verre de vin? »

Cependant tous savaient qu’il ne fallait jamais boire avec excès si l’on ne veut pas voir apparaître l’inverse des vertus de ce breuvage…Comme le dit la bible:« Le vin bu modérément est la joie du cœur et de l’âme »« Le vin bu jusqu’à l’ivresse découvre le cœur des superbes »« Le vin bu avec sobriété est une seconde vie »« Le vin bu avec excès est l’amertume de l’âme ».

Sources:-Wikipédia

-Les romans de la table ronde,classique hatier

-Dialnet-SemantismeAutourDuVin

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