I. Le vin un goût divin
A. Un mets au goût réservé aux dieux
La mythologie grecque est connue à ce jour dans le monde entier. Tant par ses représentations en peinture, en sculpture, ainsi qu’en littérature, la mythologie grecque reste à ce jour l’une des plus fascinantes et des plus appréciées. La mythologie grecque, bien que possédant de nombreuses divinités, plus de 200, seules douze nous intéressent vraiment. Ce sont les douze divinités vivants dans l’olympe Zeus, Héra, Poséidon, Athéna, Arès, Déméter, Apollon, Artémis, Héphaïstos, Aphrodite, Hermès et Dionysos. Ce dernier, souvent symbolisé, est représenté avec un verre de vin en main. Ces douze divinités, sont importantes pour nous, ici, car leur unique moyen de se nourrir était de l’ambroisie et du nectar. Ces mets, on en parle dans de nombreux domaines artistiques. La littérature antique, avec l’Iliade et l’Odyssée de Homer, de l’époque classique avec Prolégomènes à une connaissance scientifique de la mythologie de Karl Otfried Müller en 1825, ou même moderne avec Percy Jackson de Rick Riordman.
Le nectar. C’est ce qui nous intéresse ici à présent. Le nectar est décrit comme étant une boisson rouge, réservée aux dieux (et déesses), de l’Olympe. Cette boisson est décrite, dans les différents ouvrages de la Grèce antique, comme la meilleure boisson qui puisse exister. Ce nectar, est souvent représenté comme un vin divin. Les humains, de l’époque grecque voulaient posséder cette boisson à l’allure divine, au goût si céleste, une sorte d’amalgame entre ce nectar et le vin des hommes. Celui-ci, donnant des sensations particulières dues à son alcool, et son goût si particulier, grâce à sa longue fermentation, en faisait le candidat idéal.
Mais aussi… Dans les divinités nordistes, dans l’Edda, Odin le plus grand des dieux nordistes, ne mangeait jamais et donnait sa nourriture à ses loups. De ce fait il ne se nourrissait que de vin, une boisson décrite comme étant réservée qu’aux plus robustes des hommes, ceux qui voulaient être dignes de Odin.
B. Une boissons pour servir D.ieu
Le vin est présent dans les 3 grandes religions monothéistes. Le judaïsme, le christianisme et l’islam. Dans chacune de ces religions le vin possède une place bien particulière et son goût un rôle bien défini.
Dans la Bible, le vin est mentionné à de nombreuses reprises et on comprend donc son importance. Le vin est la cause de divers péchés, comme la nudité de Noé devant ses fils ou l’inceste de Loth avec ses filles. Mais qu’en est-il du goût ? Pourquoi le vin à t-il été choisi pour être une boisson d’exception ? La vérité ne se trouve pas si loin qu’on ne le pense. En effet, le vin a ce caractère divin dans l’ancien testament, pour diverses raisons. La première mais non négligeable, les vignes étaient très répendues dans le bassin méditerranéen, foyer des religions monothéistes. Ensuite, et celle qui nous intéresse le plus, c’est tout simplement son goût si différent des autres boissons. Contrairement, à ce que l’on pourrait penser le vin dans l’ancien testament n’a pas un caractère divin, parce qu’il symbolise le sang ou autre, mais par son goût « divin ». Ce merveilleux goût a fait de lui un mets tellement à part, qu’il a reçu cette distinction avec les autres breuvages, et d’être mis en rapport avec D.ieu.
Dans le nouveau testament, Jésus réalise des miracles avec le vin, comme transformer de l’eau en vin. Mais le vin est souvent associé à son sang, un sang d’un dieu crucifié que l’on remplace par du vin et du pain. Mais dans ce cas présent le goût a t-il une place ? Oui, en effet, dès le début des miracles de Jésus, le goût du vin a son importance. Lors de la fête de Cana, Jésus réalisa le miracle de transformer l’eau en vin. Il est alors précisé par la suite que le bon vin devait être servi aux invités des noces. « Tout le monde sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres alors le moins bon ». On voit bien ici, l’importance de la qualité gustative du vin. Mais le goût divin du vin est répété plusieurs fois également. Un jour, dans le royaume de Dieu, le vin coulera en abondance [Jér. 31:12, Osée 14:7, Amos 9:13-14]. De là, nous pouvons comprendre la vrai particularité que possède le vin, dans le nouveau testament, en étant presque un personnage à part entière.
Dans le coran, les règles sont claires : il est interdit aux musulmans de consommer de l’alcool, en particulier du vin. La consommation de vin est décriée à de multiples reprises comme : « Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard ; réponds-leur qu’ils comportent tous deux une grande souillure, mais aussi des bienfaits pour les hommes. Cependant leurs méfaits sont supérieurs à leurs bienfaits » (Sourate II, 219) ». Cependant les vertus gustatives de cette boisson sont louées plusieurs fois. « Et des fruits des palmiers et des vignes, vous tirerez une boisson enivrante et un grand bien. Il y a eu cela des signes pour un peuple qui réfléchit » (Sourate XVI, 67), « À l’image du paradis, qui a été promis aux fidèles, et où couleront des fleuves d’une eau incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vins exquis » (Sourate XLVII, 15). De là nous pouvons en déduire que ce qui est vraiment décrié dans le vin ce n’est pas son goût, bien au contraire celui-ci possède de grande qualité et est en soi pas mauvais à la consommation. Mais, il contient de l’alcool. C’est en cela qu’il est dangereux, surtout pour notre comportement. Il peut avoir une incidence sur notre vie, et c’est pour cela qu’il est interdit dans le culte de Mahomet.
II. La dégustation du vin tout un art
A Du vin en profusion
La fête et le vin sont très intimement liés dans tous les arts. Ainsi, il existe dans de nombreux ouvrages, des fêtes où le vin possède le rôle principal. Que ce soit pour parler des fêtes dionisyaques, ou simplement des célébrations, des fêtes, ou des évenements joyeux. Ainsi dans L’Assomoir de Zola, lors de la noce de Gervaise et Coupeau, l’alcool est présent en abondances, un alcool que l’on dit rouge, ce qui laisse sous-entendre, que cela est du vin.
« Et le vin donc, mes enfants ! ça coulait autour de la table comme l’eau coule à la Seine. Un vrai ruisseau, lorsqu’il a plu et que la terre a soif. Coupeau versait de haut, pour voir le jet rouge écumer ; et quand un litre était vide, il faisait la blague de retourner le goulot et de le presser du geste familier aux femmes qui traient les vaches. [...] Est-ce que les honnêtes gens buvaient de l’eau ? Elle voulait donc avoir des grenouilles dans l’estomac ? Et les verres se vidaient d’une lampée, on entendait le liquide jeté d’un trait tomber dans la gorge, avec le bruit des eaux de pluie le long des tuyaux de descente, les jours d’orage. Il pleuvait du piqueton, quoi ? un piqueton qui avait d’abord un goût de vieux tonneau, mais auquel on s’habituait joliment, à ce point qu’il finissait par sentir la noisette. Ah ! Dieu de Dieu ! les jésuites avaient beau dire, le jus de la treille était tout de même une fameuse invention ! »
chapitre VII de L’Assommoir
Dans cet extrait, le goût du vin a une place bien définie dans les festivités de ces noces. Les aspects du vin sont décrits comme un mauvais vin tout au long du récit, ainsi la métaphore ligne 9, « il pleuvait du piqueton », compare le vin à un mélange d’eau et de reste de raisin après vinification. C’est également une hyperbole avec « il en pleuvait », on en exagère l’abondance. Il y a également, une exclusion des femmes dans cette consommation. De là, nous pouvons dire, que la raison pour laquelle, ici, le vin est consommé, ce n’est pas véritablement son goût, « qui avait d’abord un goût de vieux tonneau, mais auquel on s’habituait joliment, », (l10) mais l’alcool qu’il contient, la sensation que l’on éprouve dans le fond de la gorge, l’étourdissement, c’est pour cette raison que le vin était bu, par ceux que l’on peut designer comme « le peuple ».
B. Le goût, l’âme du vin
L’âme du vin est le nom d’un poème de Baudelaire. Il nous parles du dur labeur que doit subir l’homme afin de pouvoir goûter à ce goût, si merveilleux du vin.
L’âme du vin Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
» Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,Car j’éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »Charles Baudelaire
Dans ce poème, la personnification du vin, nous permet de se sentir comme le liquide qui emplit notre bouche. Nous comprenons pourquoi nous travaillons si dur pour pouvoir enfin gouter à ce breuvage. « De peine, de sueur et de soleil cuisant, Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ; ». Mais le vin n’est pas ingrat, il sait nous remercier. Pour ce faire, toute personne qui travaillera dur pour en obtenir, obtiendra un goût si particulier, si bon qu’il ne saura maintenant pourquoi il faut boire du vin, et pas autre chose. Boire du vin, ce n’est pas gouter à n’importe quelle boisson, mais à un mets qui nous soigne « A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs », et au pouvoir céleste « Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »
Sources : https://books.google.fr www.universalis.fr http://booknode.com/ http://www.inrap.fr/ http://www.interbible.org/ http://www.enseignemoi.com/ www<.coran-islam.com www.prionseneglise.fr http://www.bacdefrancais.net/ http://www.bmlettres.net/